l'aspect protecteur du travail des déportés

Publié le par 1L2

Travail protecteur dans les camps de concentration

       Le travail concentrationnaire était insoutenable. Et pour cause, il visait à amener les gens jusqu'à l'épuisement total, en d'autres termes à la mort... Les travaux à accomplir étaient aussi multiples que pénibles. Ainsi, on demandait aux déportés de construire des voies ferrées, tâche particulièrement éprouvante et redoutée car elle consistait à transporter des rails très lourds, de creuser des tranchées, servant à évacuer les eaux usées, à l'aide de pelles et de pioches. Mais ce n'est pas tout, il fallait aussi effectuer des travaux de terrassement, dans les carrières ou encore sur les routes, se rendre dans les usines souterraines afin de produire l'armement de l'Allemagne nazie... Pauvres êtres squelettiques, sous-alimentés, assoiffés qui sous une chaleur ardente se devaient de fournir un travail soutenu à l'aide d'une énergie dont ils ne disposaient même plus, sous peine d'être frappés et humiliés. Il paraît incroyable que dans ces conditions certains aient quand même trouvé la force de se défendre, de se battre contre l'oppression. En faisant preuve d'un courage exceptionnel, ils ont cherché des moyens de lutter et de se protéger contre le travail infligé. Comment y sont-ils parvenus ? Quels étaient les moyens de se protéger grâce au travail dans les camps de concentration ?          

                            

 

 

 

      Pas de doute, dans la majeure partie des cas, la loi du plus fort était de mise. Aujourd'hui on dirait que c'était « chacun pour sa peau ». Les déportés cherchaient à se maintenir en bonne santé, chose difficile, car ils savaient que la force physique était aussi importante que la force morale : les deux allaient de pair. Etre « bien portant » signifiait que l'on pourrait échapper encore quelques temps aux griffes de la mort. Ainsi, les déportés cherchaient à aller travailler dans ce qu'ils appelaient alors les « bons kommandos » qui se trouvaient à l'intérieur du camp. Cela leur évitait donc de marcher vers un lieu plus ou moins éloigné et donc de se fatiguer encore plus. Par ailleurs, le travail dans ces kommandos était qualifié de « léger » : les déportés n'avaient pas de tâches aussi lourdes à accomplir que leurs camarades des « mauvais kommandos ». Ces derniers devaient fournir de nombreux efforts physiques comme, par exemple, porter de lourdes charges (sacs de ciment, bois, rails...), piocher, creuser... D'autres devaient encore évacuer les cadavres des chambres à gaz avant de les brûler dans les fours crématoires. Les « bons kommandos » permettaient aussi aux déportés de faire des pauses loin des regards SS.

       D'après le témoignage de Mr. LETONTURIER et de Mr. BOULMER, il existait un autre moyen de se protéger à travers le travail dans les camps de concentration. Ainsi les déportés préféraient la pelle à la pioche... Pourquoi ? Tout d'abord parce que creuser se révélait être moins éprouvant que de piocher. En effet piocher demandait un effort physique très important du fait qu'il fallait lever les bras à répétition, donc d'exercer une force importante sur eux. La pelle n'exigeait pas tant d'effort au niveau des bras.

 
        Par ailleurs, ils avaient plus de possibilités de faire de courtes pauses lorsque les SS ne les observaient pas puisque cela se remarquait moins que lorsque les déportés arrêtaient de piocher.
 

        Pourtant bien que l'essentiel était de se maintenir en vie soi, certains déportés étaient animés d'un esprit de solidarité exemplaire. Ils souhaitaient aider le plus grand nombre de personnes possible sans craindre de risquer leur vie pour eux. Par exemple, un homme ayant constaté la dureté du travail que Mr. LETONTURIER effectuait l'a incité à falsifier son identité afin qu'il puisse réaliser un travail plus léger à ses côtés. C'est alors que de balayeur, Mr. LETONTURIER est passé au « statut » d'apprenti maçon. Le fait de mentir sur son identité pouvait permettre de préserver sa santé. Pour cela il fallait s'inventer un métier qui permettait de faire accéder les déporté à des tâches moins lourdes et de le rendre quelque peu plus « important » que les autres dans le sens que les SS et les kapos avaient tout intérêt à le maintenir en vie par crainte de ne plus disposer d'électriciens, maçons et autres. Mais il faut mesurer les graves conséquences que cela pouvait engendrer. Le risque encouru était que les SS ou les kapos ne découvrent la vérité, à savoir que les déportés qui avaient menti ne pouvant réaliser le travail attribué à leur fonction soient démasqués et tués...                                         

 

        Une autre manière de se «  protéger » grâce au travail était le sabotage. Cet acte de résistance étaot particulièrement dangereux et peu fréquent. Il était difficile d'agir en présence des SS qui surveilleaient les usines d'armement avec attention. Toutefois, certains déportés ont réussi à saboter des armes ou encore des pièces d'avions destinées aux soldats allemands. Mais le fait de se fatiguer le moins possible en transportant, par exemple, la même brique toute la journée d'un endroit à l'autre, c'est-à-dire en amenant la brique à l'endroit demandé puis en ramenant la même de suite, rendant ainsi le travail de construction très lent et retardant la production finale était un réel acte de sabotage. Ainsi le fait de saboter permettait de se préserer en effectuant le moins d'efforts possibles et en empêchant les allemands de disposer d'armes visant à tuer les déportés ou les soldats étrangers.   

Elodie Laubé                                                           

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U
Qui a fait ce blog? Je le trouve génial :-)
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